La problématique de la responsabilité est essentielle. Rappelons que se conduire de manière responsable, c’est répondre de ses décisions et actions, se porter garant qu’elles se conforment à une philosophie, des valeurs, des priorités, une stratégie, un plan d’action, un budget.
Point de vue systémique
D’un point de vue systémique, cette problématique concerne à la fois les éléments (ex : collaborateurs), les parties (ex : services, établissements) et le tout (entreprise), mais aussi l’écosystème (éléments extérieurs avec lesquels l’entreprise est en interrelation). L’entreprise est elle-même partie d’un tout, variable selon le niveau auquel on l’appréhende : local, régional, national, international, voire mondial.
Responsabilité sociale et sociétale
C’est ce qui fait la ligne de partage entre la responsabilité sociale (parties prenantes internes et externes) et la responsabilité sociétale (sociétés concernées par les pratiques de l’entreprise). L’entreprise qui défriche une partie de l’Amazonie, afin d’y extraire des matières premières, met en cause sa responsabilité sociale. En effet, ses décisions vont impacter des acteurs salariés, fournisseurs, prestataires de services, clients de l’entreprise de manière positive (ex : développement de leur revenu, de leur compétence), mais aussi négative (santé physique et/ou mentale de certains acteurs, en raison de leurs conditions de travail, des matières manipulées ou absorbées, etc.). Simultanément, les pratiques de l’entreprise ont des effets sur la vie sociale locale (ex : expropriation des tribus de leur territoire), régionale (ex : par l’extension du réseau routier pour l’acheminement des matières premières extraites vers les ports), mais aussi mondiale (ex : production possible de téléphones portables grâce à ces matières premières, mais aussi effet de serre par abattage de milliers d’arbres, réduction de la biodiversité, etc.). C’est le niveau sociétal de la responsabilité. La responsabilité sociale procède de rapports sociaux (avec des personnes, des groupes au sein d’une société), tandis que la responsabilité sociétale convoque des liens, des rapports avec la société ou les sociétés concernées. Les deux niveaux peuvent être embarqués par les décisions, en raison de leurs impacts.
La responsabilité, une des trois dimensions de l’engagement
Etre engagé, c’est s’impliquer, se sentir responsable et entretenir un rapport fort avec l’avenir de la personne, du groupe de personnes, de l’entreprise, et de manière générale avec la « cible » de l’engagement. Les 3 dimensions sont indispensables à l’engagement et interagissent. S’investir dans un rôle, de manière engagée, conduit à la prudence dans la prise de décision et à se porter garant de ses décisions, afin de ne pas compromettre les valeurs, les priorités, les stratégies de l’entreprise et, in fine, son avenir.
S’engager, c’est prendre une décision qui lie celui qui décide, met en jeu son existence de manière plus ou moins radicale. C’est un lien dont il est plus ou moins difficile de se « libérer » (coût du désengagement).